Education : Le département de Vélingara mobilisé pour le départ de son inspecteur de l’éducation

Les populations du département de Vélingara ont lancé un vaste mouvement de revendication sans précédent. Elle porte sur le départ de l’Inspecteur de l’éducation, M. Amadou Lamine Wade (en boubou sur la photo ci-contre à gauche), en poste depuis le 17 Août 2015.

Pour se faire, elles se sont regroupées au sein d’une grande coalition : le Collectif des acteurs de la communauté éducative pour la défense de l’école dans le département de Vélingara. Ce collectif est constitué par les Association des parents d’élèves (APE), l’Union des Comités de gestion de l’école (UCGE), l’Association des mères d’élèves (AME), la jeunesse, les groupements des femmes, ainsi que les délégués de quartiers, et l’Association internationale pour Médina-Mary (AIMM), acteur de l’éducation dans le département.

Jamais dans son histoire, le département de Vélingara n’a réuni autant ses filles et fils pour une seule cause. S’il a réussi cette première, c’est bien parce qu’il s’agit de l’éducation. Donc de l’avenir de ses enfants dont se jouerait l’Inspecteur Wade.

A 54 ans, (il est né le 1er mars 1965, soit plus d’un après l’ouverture de l’école de Médina-Mary, selon un document officiel publié sur internet), il était jusqu’ici sans expérience professionnelle de grande envergure. Vélingara est, en effet, son premier poste de responsabilité de haut niveau, dans le domaine de l’éducation. Ce qui explique certainement les nombreux fronts qu’il a ouvert en même temps. Pour lui, tout problème de l’Ecole se règle par la force. Les conséquences sont devenues incalculables : des départs massifs d’Inspecteurs- adjoints et d’enseignants du département, une présence négative des enseignants dans les salles de classe, une baisse dramatique du taux de réussite des élèves aux examens, qui met Vélingara dans la liste des derniers départements du Sénégal, en termes de réussite scolaires.

DERAPAGE VERBAL

A cela s’ajoutent des propos malveillants et méprisants à l’endroit du département qu’il aurait tenu sur une radio locale, dans desquels il aurait déclaré entre autres, que « les élèves du département de Vélingara sont les pus nuls du Sénégal ». Suffisant pour mettre les vélingarois dans leurs états.

Après sa constitution,  le Collectif a lancé officiellement son mot d’ordre samedi 24 Août 2019, lors d’une assemblée générale, de 16h à 21h00 locales (UTC+2), au foyer des femmes de Vélingara. A l’issue de la rencontre, il a dénoncé pêle-mêle, le règne de la terreur de l’Inspecteur Wade par une intimidation des enseignants, au  lieu de discuter avec eux, son ingérence flagrante de la supervision, lors d’examens scolaires, en violation des textes, etc… Sa décision de fermer une vingtaine de centres d’examens du brevet dans le département, en juin, n’a pas non plus arrangé les choses.

MARCHE PACIFIQUE

Pour le collectif, M. Wade a mis le système  éducatif du département de Vélingara dans « une situation d’instabilité accrue, quotidienne et permanente ».

« Par conséquent  nous, acteurs de l’Education demandons le départ sans conditions du département, de l’Inspecteur Amadou Lamine Wade, et son remplacement par un nouvel Inspecteur plus expérimenté et plus rassembleur autour de l’Ecole, ayant un sens élevé de l’intérêt du département, de la région, et du Sénégal, en matière d’éducation et de formation », a aussi réclamé le Collectif.

Le 2 septembre, le Collectif voulait manifester dans les rues de Vélingara pour faire entendre sa voix, mais sa « demande d’autorisation» a été rejetée par le Préfet pour « vice de forme ». Après échange avec le chef de l’exécutif départemental, il a introduit une « déclaration de marche » pour jeudi 12 septembre 2019. Dans cette perspective, il bat les rappelle des troupes, en sillonnant le département pour appeler les populations à venir en masse à la marche de jeudi prochain.

Dans l’impossibilité de joindre l’Inspecteur Wade, il faut tout de même reconnaître que de 2015 au début 2017, il a eu une extraordinaire belle collaboration avec Médina-Mary, avant plus tard, de se retourner contre la localité.

Ibrahima Cissé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *