Le journaliste suisse à la retraite, M. Jacques Berset, a présenté aux jeunes de Médina-Mary, en Haute-Casamance, à 600 km de Dakar, au Sénégal, le modèle suisse d’enseignement dual, les appelant à s’intéresser davantage à la formation professionnelle, qui offre plus d’opportunités d’emplois.
M. Berset est ancien rédacteur en chef de l’Agence de presse internationale catholique (APIC), devenue Cath.ch depuis 2015. Jusqu’à sa retraite en 2021, il était encore rédacteur à cette agence. Il est en séjour d’une dizaine de jours au Sénégal, au cours duquel il a tenu à effectuer une visite d’amitié à Médina-Mary, en compagnie de son épouse Claire Berset-Leroy, et du représentant de l’Association internationale pour Médina-Mary (AIMM), malgré la forte canicule (+40°). A la demande des jeunes du village, regroupés au sein de l’Association sportive et culturelle de Médina-Mary (ASC-Médina-Mary), il a animé une conférence, à l’école élémentaire du village, sur le thème : « Jeunesse, éducation et formation ». Le maire de la commune de Kandia dont fait partie Médina-Mary, M. El hadj Malick Dia, habitant du village le directeur de l’école primaire, M. Amadou Bèye Baldé, et le Principal du collège, M. Soulèye Diédhiou, ont assisté à cette conférence.
Pour M. Berset, il faut se départir de l’idée selon laquelle, les diplômés de l’enseignement général sont supérieurs aux salariés manuels. « Il y a le même système académique en Afrique que certains pays d’Europe, qui fait que tout le monde doit avoir son baccalauréat pour ensuite aller à l’université ». De ce fait, il y a beaucoup de diplômés de l’enseignement supérieur sans emplois. Il y a des pays où on en rencontre comme cireurs de souliers, conducteurs de taxis. Dans d’autres pays aussi, ils tentent de rejoindre l’Europe par la mer et se noient, parce qu’ils n’ont pas d’avenir dans leurs pays».
MODELE SUISSE
« En Suisse, nous n’avons pas ce système. Beaucoup d’apprenants, après onze ans d’école obligatoire (deux ans d’école maternelle ou enfantine suivis de neuf ans d’école obligatoire, c’est -à- dire le primaire et le secondaire) vont à l’école professionnelle. Ils sont d’abord employés dans une entreprise, vont à l’école professionnelle un jour sur deux, en apprenant manuellement avec les instruments de l’entreprise. Ils ont un petit salaire ». « Après quatre années d’études alternatives (école-entreprise), ils obtiennent un certificat fédéral de capacité qui leur ouvre les portes du marché du travail. Ils ont de bons salaire et sont respectés », a-t-il dit.
Pour sa part, le maire de Kandia, M. Dia, les jeunes de Médina-Mary doivent changer de comportement, en se rapprochant des autorités locales pour être informés des programmes de formation et d’opportunités d’emplois.
APPRECIATIONS DES ENSEIGNANTS
De leurs côtés, les enseignants, représentés par le directeur de l’école primaire, M. Baldé, et le principal du collège, M. Diédhiou, se sont félicités de la nouvelle dynamique des jeunes de l’ASC Médina-Mary, qu’il faut encourager et soutenir. Car, ont-ils dit, ils s’investissent dans le développement du village par des actions citoyennes (nettoyage du village, désherbage des écoles à la rentrée, mobilisation pour la construction de la cuisine de l’école, etc…. ont-ils rappelé. Ils les ont cependant invité encore à une collaboration plus étroite avec les écoles pour relever ensemble les nombreux défis : contrôle des enfants hors des classe, lutte contre les abandons scolaires, entre autres.
IC